9,74 secondes : c’est le record du monde du 100m, détenu par Asafa Powell cette année. Selon certains experts du sprint, la vitesse maximale que peut atteindre l’être humain serait de 12mètre par seconde (environ 43km/h). C’est en effet la vitesse mesurée en pleine course pour Powell, mais celle-ci n’a pas progressé depuis l’époque du double champion olympique : Valéri Borzov, en 1972. Cette limite constituerait bien une sorte de seuil infranchissable.
Les progrès se font donc ailleurs : dans le temps mis pour atteindre cette vitesse mais surtout dans la capacité à lutter contre la décélération, qui intervient généralement après 70 à 80 mètres. C’est là qu’intervient toute l’importance de l’entraînement pour conserver une technique parfaite tout au long de la course, et par exemple, l’importance de la musculation pour développer une puissance explosive au départ dans le but d’atteindre cette vitesse maximale le plus tôt possible (photo). On peut aussi améliorer la qualité et la vitesse de la régénération musculaire par une meilleure gestion des phases de récupérations.
Témoignage d’Asafa Powell après son record à Rieti, en Italie :
- Avec quelques jours de recul, comment analysez-vous votre course à Rieti ?
« Avant la course, mon entraîneur m’avait dit de courir ‘relax’, de m’appliquer sur ma technique. Je me sentais bien mais c’est toujours difficile de prévoir que l’on va faire un bon chrono. Je ne me suis pas rendu compte tout de suite que j’avais signé 9.74. En outre, je me suis relevé dans les vingt derniers mètres. Ma course n’était donc pas parfaite »
- Combien de temps estimez-vous avoir perdu en vous relâchant trop tôt ?
« C’est difficile de répondre. Cela m’a coûté quelques centièmes, indéniablement. Peut-être quatre. J’était donc peut-être en mesure de courir en 9.70. Qui sait… »
- Techniquement, pensez-vous avoir atteint la perfection ?
« Non, je suis sans doute à 90% de mes capacités à produire la course idéale. Je progresse. Cela signifie que je dois être capable de descendre sous les 9.70. Mais ce n’est pas une certitude évidemment. »
Nous l’avons vu, il reste donc des marges de progression pour améliorer les records. Mais pour y parvenir, un entraînement technique et physique extraordinairement précis sera nécessaire. L’athlète peut par exemple agir sur sa puissance métabolique, c'est-à-dire sa capacité à transformer l’énergie chimique qu’il a stockée sous forme de glucide, lipides, protides, en énergie mécanique.
Cette puissance peut-être augmenté grâce à la phosphocréatine, un composé phosphore immédiatement disponible dans le muscle. Ce composé agit comme un « carburant de secours ». Sous son action, les muscles se raccourcissent très vite, et peuvent donc produire des mouvements rapides.
Un bon entraînement, alternant des séries de 30 à 50 mètres avec des récupérations de quelques minutes, permet justement d’augmenter le stockage de la phosphocréatine.
La science permet aussi d’optimiser la préparation physique des athlètes : De nombreux appareils sont destinés à mesurer l’activité des muscles pendant l’effort (ergomètres, éléctromyographes…). Dans le cas de ce dernier, des électrodes sont placés à la surface de la peau, envoyant un signal électrique informant sur l’état du muscle, c'est-à-dire s’il est contracté ou non et sur l’importance de la contraction. Les techniques d’imagerie par résonance magnétique (IRM) permettent d’identifier les muscles actifs et viennent conforter les données de l’électromyographie.
Ce type d’exploration permet de caractériser le geste sportif et donc d’optimiser un entraînement en observant les effets de celui-ci sur le niveau de recrutement des groupes musculaires sollicités dans le geste et sur l’hypertrophie induite. L’entraîneur peut alors préconiser un entraînement adapté.
Outre ses recherches, la préparation de l’athlète est complétée par le contrôle médical de l’entraînement _ contrôle de la diététique (voir interview de Raphael Mentrel), du sommeil, mesure de la consommation d’oxygène et de la fréquence cardiaque…
Cyrille Mazure, triathlète de haut niveau pendant un test d'effort
Nous avons interviewé Raphël Mentrel, triathlète Ironman, au sujet de la diététique sportive.
- Comment abordes-tu la diététique par rapport au triathlon ? suis-tu un régime spécifique et adapté ?
« Quand je suis en période de préparation, je mange sans modération mais uniquement des aliments maigres . Des viandes blanches de type poulet et en porc du jambon ou du rôti, qui sont assez similaires. Beaucoup de poissons, un peu de viande rouge (une fois par semaine). Du fromage blanc à 20% à tous les repas, des encas (l’après-midi) à base de pain /emmental/jambon. L’apport en matières grasses est contrôlé. Je fais minimum quatre repas par jour ».
- Les différentes épreuves du triathlon nécessitent-elles une alimentation propre à chacune d’elles ? Si oui, comment faire pour gérer ces besoins nutritifs ?
« Non, je ne pense pas que les différentes épreuves du tri nécessitent différents modes alimentaires. Il y a juste la quantité de nourriture qui doit évoluer en fonction de la charge de travail ».
- Depuis combien de temps prends-tu des compléments alimentaires ? Quel genre ? Et à quelle fréquence les prends-tu ?
« Comme complément je prends ‘ cocktail tonic ‘ de chez fenioux. C’est un complément liquide (une cuillère à soupe par jour) qui est sensé te donner la pêche. Caféine/guarana/acerola. J’en prends par cure un ou deux mois dans ma prépa, mais pas tout le temps, le plus souvent le mois précédent l’épreuve ».
- Observes-tu une différence flagrante entre les périodes sans prises et les périodes avec lorsque les autres facteurs (sommeil, entraînement, fatigue extérieure) restent constants ?
« Non, pas vraiment, en tout cas c’est difficilement quantifiable, car quand tu fais plus de 25 heures de sport hebdo, il y a des jours où tu es très en forme et d’autres où tu es dans le jus toute la journée, même avec les compléments ».
- Ces compléments t’apportent-ils un meilleur état au niveau de l’organisme, ou simplement un meilleur état d’ésprit (agit un peu comme un placebo) ?
« En toute objectivité, je pense que ça a plus un effet placebo ! »
« Quand je suis en période de préparation, je mange sans modération mais uniquement des aliments maigres . Des viandes blanches de type poulet et en porc du jambon ou du rôti, qui sont assez similaires. Beaucoup de poissons, un peu de viande rouge (une fois par semaine). Du fromage blanc à 20% à tous les repas, des encas (l’après-midi) à base de pain /emmental/jambon. L’apport en matières grasses est contrôlé. Je fais minimum quatre repas par jour ».
- Les différentes épreuves du triathlon nécessitent-elles une alimentation propre à chacune d’elles ? Si oui, comment faire pour gérer ces besoins nutritifs ?
« Non, je ne pense pas que les différentes épreuves du tri nécessitent différents modes alimentaires. Il y a juste la quantité de nourriture qui doit évoluer en fonction de la charge de travail ».
- Depuis combien de temps prends-tu des compléments alimentaires ? Quel genre ? Et à quelle fréquence les prends-tu ?
« Comme complément je prends ‘ cocktail tonic ‘ de chez fenioux. C’est un complément liquide (une cuillère à soupe par jour) qui est sensé te donner la pêche. Caféine/guarana/acerola. J’en prends par cure un ou deux mois dans ma prépa, mais pas tout le temps, le plus souvent le mois précédent l’épreuve ».
- Observes-tu une différence flagrante entre les périodes sans prises et les périodes avec lorsque les autres facteurs (sommeil, entraînement, fatigue extérieure) restent constants ?
« Non, pas vraiment, en tout cas c’est difficilement quantifiable, car quand tu fais plus de 25 heures de sport hebdo, il y a des jours où tu es très en forme et d’autres où tu es dans le jus toute la journée, même avec les compléments ».
- Ces compléments t’apportent-ils un meilleur état au niveau de l’organisme, ou simplement un meilleur état d’ésprit (agit un peu comme un placebo) ?
« En toute objectivité, je pense que ça a plus un effet placebo ! »
Les entraînements sont individualisés et chaque exercice est basé sur les caractéristiques bioénergétiques du sportif. On peut donc préparer un athlète « sur-mesure » .
A partir de cela, on peut organiser l’entraînement sous diverses formes, selon l’objectif souhaité et toujours dans le but d’améliorer les performances :
On peut par exemple organiser un entraînement de façon à mobiliser à l’extrême les ressources fonctionnelles. Une augmentation considérable du volume de travail permet d’atteindre plus rapidement un niveau de performance élevé.
On peut aussi adapter le travail d’entraînement à l’objectif visé (= entraînement spécifique).
On peut encore utiliser des matériaux et équipements permettant d’approcher au plus près la perfection technique lors de l’exécution du mouvement.
On peut également organiser l’entraînement de manière à créer une tension psychique très intense...
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